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⇒PORTULAN, subst. masc.HIST. DE LA MAR. Document mis au point par les navigateurs, surtout génois et vénitiens, des XIIIe-XIVes., contenant la description des ports de mer et des côtes, ainsi que tous renseignements utiles à la navigation et à l'accès de ces ports, et pouvant être accompagné d'une carte. Portulan de la Manche, de la Méditerranée. [Les navigateurs] avaient été longtemps réduits aux «instructions nautiques», aux «routiers de mer» en usage depuis l'Antiquité. Ces ouvrages étaient devenus, à partir du XIIIe siècle, des portulans. C'étaient, en somme, des guides, qui ne manifestaient aucun souci d'exactitude topographique ni d'échelle, mais présentaient tous les détails de la côte, avec les écueils et les phares. Ces portulans, très utiles le long des rivages, n'apportaient évidemment aucune aide à la navigation au long cours (P. ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p.134).♦P. méton. Carte accompagnant ce document. À Venise, en 1511, Bernardus Sylvanus tenta, avec des données insuffisantes, de corriger les cartes ptoléméennes à l'aide des portulans ; cet essai de conciliation entre les deux cartographies était significatif (N. DE LA RONCIÈRE, M. MOLLAT DU JOURDIN, Les Portulans, 1984, p.23).— En appos. Carte-portulan.. La carte maritime seule. La représentation des rivages et la localisation des ports sur la carte ont été faites par triangulation (...) ce détail prouve l'ascendance expérimentale et pratique de la carte-portulan (N. DE LA RONCIÈRE, M. MOLLAT DU JOURDIN, Les Portulans, 1984p.13). Livre-portulan. Le document descriptif seul. Descriptions de côtes, avec l'indication des ports successifs (...) contenues dans les livres-portulans (...) ancêtres de nos Instructions nautiques (N. DE LA RONCIÈRE, M. MOLLAT DU JOURDIN, Les Portulans, 1984p.13).Prononc. et Orth.: [
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1577 Portulan (titre ds bbg. du Lar. Lang. fr., trad. anonyme de l'ouvrage attribué à Cà da Mosto intitulé Portolano, Venise 1490). Empr. à l'ital. portolano «livre, carte où sont décrits les côtes et les ports de mer» (dep. 1445, portolan dans le portulan de P. De Versi écrit en dial. vénit. d'apr. VIDOS, p.545), d'abord «pilote d'un navire» (dep. XIVes.), «dignitaire chargé de l'intendance sur les ports» (ibid., dans les Pouilles et la Calabre, ibid.), du lat. médiév. d'Italie du Sud portulanus «id.» (XIIIes., Sicile, Naples, ibid.; cf. DU CANGE, s.v. portulani et JAL1; à l'orig. du m. fr. pourtula(i)n, portelain, att. de 1278, Arch. angevines de Naples d'apr. R. ARVEILLER ds Mél. Wathelet-Willem, p.19, à 1425 ds GDF.), dér. de portus «port» sur le modèle de hortulanus «jardinier». V. VIDOS, pp.545-546 et FEW t.9, p.228. Bbg. HOPE 1971, p.217.
portulan [pɔʀtylɑ̃] n. m.❖♦ Anciennt. Carte marine des premiers navigateurs (du XIIIe au XVIe siècle) indiquant, par une légende ou une figure, les ports et les accidents des côtes, souvent joliment ornée. — Livre contenant la description des ports et des côtes, avec les indications nécessaires au pilotage.1 Je suis comme le vieux marin qui ne connaît plus la terre que par ses feux, les systèmes d'étoiles vertes ou rouges enseignés par la carte et le portulan.Claudel, Cinq grandes odes, p. 43.2 Là, sur mon portulan, finissaient les limites du monde habité (…)R. Rolland, le Voyage intérieur, p. 160.
Encyclopédie Universelle. 2012.